L'AGRICULTURE AU CAMEROUN

Elle est l’un des piliers de l’économie du pays, car elle occupe 70% de la population active et participe à la croissance des autres secteurs d’activités économiques. Elle dispose de nombreux atouts et présente un caractère traditionnel et moderne.

1- Les atouts ou potentialités de l’agriculture camerounaise
Le potentiel agricole du Cameroun est énorme et incontestable en Afrique centrale.

a) Les atouts naturels
– Le Cameroun dispose de 7,2 millions d’ha de terres arables dont seulement 1,8 million sont jusqu’ici exploités ;
– Sa diversité climatique, qui va du climat équatorial pluvieux près de l’océan Atlantique au climat tropical sahélien proche du Lac Tchad, permet une agriculture variée ;
– Des sols variés (argileux, volcaniques, aérés) qui favorisent des productions variées ;
– Un réseau hydrographique très dense qui favorise l’agriculture irriguée ;

b) Les atouts humains
– Une population de 20 millions d’habitants avec 70% de la population active pratiquant l’agriculture ;
– Une population constituée à 60% des jeunes de <29 ans représentant une importante force de travail ;
– Des populations rurales très dynamiques et entreprenantes ;
– La constitution de nombreuses sociétés coopératives et GIC agricoles ;

c) L’action des pouvoirs publics ou de l’Etat
– L’existence d’un ministère qui s’occupe de la politique agricole du pays : MINADER ;
– L’organisation régulière des comices et des foires agro-pastorales qui vulgarise les produits agro-pastoraux et prime les acteurs du monde agricole ;
– La création de la Banque Agricole pour faciliter le financement des projets agricoles ;
– Le pays dispose de nombreux centres et instituts de recherches agronomiques : IRAD, FASA-Dschang, CEREPAH, CPATA (centre pilote d’application des technologies agricoles) de Nanga Eboko,…

2- L’agriculture traditionnelle
C’est une agriculture vivrière dont les produits sont destinés à l’autoconsommation et au petit commerce. Les caractéristiques de cette agriculture sont :
– Elle est pratiquée par les paysans sur des superficies petites et moyennes ;
– Elle utilise des techniques culturales encore rudimentaires (culture sur brûlis, jachère) ;
– Elle utilise un outillage archaïque (houe, daba, charrue, machette) ;
– Elle utilise la force musculaire (main-d’œuvre familiale, force des animaux) ;
– Elle a un rendement faible ou modeste.
Les principales cultures vivrières sont : banane-plantain, tubercules, céréales, fruits, légumes.

3- L’agriculture moderne
Elle est celle des plantations capitalistes, souvent organisées en GIC. Comme caractéristiques:
– Elle utilise des vastes superficies ;
– Elle est mécanisée, utilisant des tracteurs et des avions ;
– Elle est scientifique à travers la sélection des semences, les recherches agronomiques, l’utilisation des engrais chimiques et des produits antiparasitaires ;
– Son personnel est qualifié et salarié ;
– Elle est Agro-industrielle (agroalimentaire) : industries qui transforment les produits agricoles en produits industriels destinés à l’alimentation ;
– Elle favorise l’Agrobusiness : ensemble des activités liées, en amont ou en aval, à l’agriculture moderne et nécessaires à son fonctionnement.

L’agriculture moderne est à l’origine de la création des complexes agroindustriels tels : la CDC (Cameroon Development Corporation) : banane, palmier à huile, hévéa, thé, cacao ; la SOSUCAM, CAMSUCO, La PAMOL, SOCAPALM, SODECOTON, CHOCOCAM, HEVECAM, SAFACAM, SODECAO, MAISCAM…

Les produits de l’agriculture moderne sont destinés pour la plupart à l’exportation, en direction des pays développés.

4- Les problèmes de l’agriculture camerounaise
Ce riche potentiel agricole camerounais souffre cependant de nombreux problèmes.

a) Les handicaps naturels
– Le vieillissement des plantations ;
– Les contraintes climatiques (sècheresse, baisse de la pluviométrie) ;
– Les actions néfastes des prédateurs (criquets, oiseaux migrateurs, chenilles) ;
– La dégradation des sols due à l’érosion ;
– L’appauvrissement des sols ;…

b) Les handicaps humains
– La production agricole actuelle ne permet pas d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays d’où l’importation des denrées alimentaires d’Asie (riz) ;
– La chute des cours des matières premières agricoles sur le marché international ;
– Les conflits terriens entre agriculteurs et éleveurs ;
– La faible utilisation des machines agricoles ;
– L’utilisation des outils et des techniques traditionnels ;
– La difficulté pour les paysans d’accéder aux financements et crédits ;
– La difficulté des petits producteurs d’accéder aux intrants agricoles très coûteux ;
– La faible vulgarisation des résultats des recherches sortis des centres et instituts agronomiques ;
– Le détournement des fonds alloués au développement de l’agriculture ;
– Le mauvais état des routes et l’enclavement de certaines zones de production qui ne permettent pas d’écouler facilement les produits des zones rurales vers les centres urbains ;…